L'exception

L'exercice consistait à écrire un texte se terminant par :
« Oui ! dis-je, mais j’ai fait une exception !»
Laure, au port de tête altier, au joli visage encadré par de longs cheveux noirs, aux mains fines et longues. Laure, douce, légère, comme transparente. Laure, parfois précieuse, ma Laure de porcelaine !
Laure et moi, nous vivions ensemble depuis quelques mois, lorsqu’elle commença à se poser des questions sur mes sorties nocturnes. Peut-être me fit-elle suivre par un de ses amis, en tous cas elle comprit vite que j’avais repris ce qu’elle appelait pudiquement « mes funestes penchants ».
Malgré mes serments je ne pouvais me passer de ces étreintes tarifées que dispensaient les dames de la ville basse. Bien sûr j’aimais Laure et j’étais heureux avec elle. Sa peau était douce, ses baisers enflammés, mais rien ne valait pour moi la saveur d’interdit lorsqu’ après avoir descendu les escaliers de la poterne je passais le mur des fortifications. J’arrivais alors dans ces petites rues où seuls prostituées et clients se partageaient le trottoir. J’avais le goût de ces femmes offertes et le plus somptueux des amours ne m’avait jamais procuré tant de plaisir ces étreintes puissantes, violentes, telles des orages dans la nuit.
Lorsque je rentrai ce soir-là, Laure sanglotait doucement allongée sur son lit. Je posai doucement la main sur son épaule, elle se redressa violemment.
- Ne me touche pas ! hurla-t-elle, va retrouver tes putains, les blondes, les brunes, les rousses, je ne veux plus te voir, jamais, jamais ! Elle hachait ses mots d’éclats de rire saccadés. Puis elle se calma et vint se blottir contre moi.
- Comment font-elles ? Raconte-moi ! Est-ce qu’elles sentent bon ? Est-ce que c’est mieux qu’avec moi ? Raconte-moi, murmurait-elle.
Je ne disais rien, car à ce petit jeu elle m’avait déjà piégé et je savais que la moindre confidence pouvait rallumer sa hargne.
- Tu m’avais juré que je serai la femme de ta vie et qu’as-tu fait ce soir ? Tu m’avais promis que jamais tu ne retournerai là-bas !
- Oui ! dis-je, mais j’ai fait une exception !
« Oui ! dis-je, mais j’ai fait une exception !»
Laure, au port de tête altier, au joli visage encadré par de longs cheveux noirs, aux mains fines et longues. Laure, douce, légère, comme transparente. Laure, parfois précieuse, ma Laure de porcelaine !
Laure et moi, nous vivions ensemble depuis quelques mois, lorsqu’elle commença à se poser des questions sur mes sorties nocturnes. Peut-être me fit-elle suivre par un de ses amis, en tous cas elle comprit vite que j’avais repris ce qu’elle appelait pudiquement « mes funestes penchants ».
Malgré mes serments je ne pouvais me passer de ces étreintes tarifées que dispensaient les dames de la ville basse. Bien sûr j’aimais Laure et j’étais heureux avec elle. Sa peau était douce, ses baisers enflammés, mais rien ne valait pour moi la saveur d’interdit lorsqu’ après avoir descendu les escaliers de la poterne je passais le mur des fortifications. J’arrivais alors dans ces petites rues où seuls prostituées et clients se partageaient le trottoir. J’avais le goût de ces femmes offertes et le plus somptueux des amours ne m’avait jamais procuré tant de plaisir ces étreintes puissantes, violentes, telles des orages dans la nuit.
Lorsque je rentrai ce soir-là, Laure sanglotait doucement allongée sur son lit. Je posai doucement la main sur son épaule, elle se redressa violemment.
- Ne me touche pas ! hurla-t-elle, va retrouver tes putains, les blondes, les brunes, les rousses, je ne veux plus te voir, jamais, jamais ! Elle hachait ses mots d’éclats de rire saccadés. Puis elle se calma et vint se blottir contre moi.
- Comment font-elles ? Raconte-moi ! Est-ce qu’elles sentent bon ? Est-ce que c’est mieux qu’avec moi ? Raconte-moi, murmurait-elle.
Je ne disais rien, car à ce petit jeu elle m’avait déjà piégé et je savais que la moindre confidence pouvait rallumer sa hargne.
- Tu m’avais juré que je serai la femme de ta vie et qu’as-tu fait ce soir ? Tu m’avais promis que jamais tu ne retournerai là-bas !
- Oui ! dis-je, mais j’ai fait une exception !
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